Artisan-décorateur
Poterie, céramique
Sculpteur
"Il ouvre, en 1932, un studio d'art commercial, spécialisé dans la peinture d'enseignes. Tout au long des années trente, Boyer, en collaboration avec Maurice Raymond, réalise des oeuvres d'artisanat pour le magasin «Le Beaumanoir», de la rue Sherbrooke ouest, ouvert par Paul Gouin, collectionneur, historien et marchand d'art influent, qui a beaucoup fait pour la renaissance des arts et de l'artisanat. À la même époque, Boyer ouvre à Beauharnois le magasin «Nouveautés Céramique d'Art», que remplace, en 1940, I'«Atelier Hubert Boyer» à Montréal.
À la fin des années quarante, à l'instigation de Gauvreau, le gouvernement du Québec, qui veut créer son propre organe de promotion de l'artisanat, commissionne Boyer aux Salons du cadeau de Montréal et de Toronto pour y évaluer la qualité des oeuvres et la productivité des artisans. C'est ainsi qu'est créée la Centrale d'artisanat du Québec. Par la suite, Boyer devient le premier président de l'Association professionnelle des artisans du Québec (APAQ). L'«Atelier Hubert Boyer» participe aux expositions annuelles qu'organisent à Montréal et à Toronto la Centrale d'artisanat et la Chambre de Commerce. Parallèlement à ses activités de sculpteur et d'artisan, Boyer s'intéresse à l'intégration des oeuvres d'art à leur environnement. C'est ainsi qu'il suit des cours du soir en décoration d'intérieurs à l' École du Meuble. En 1948, il devient membre de a Société des décorateurs du Québec; l'« Atelier Hubert Boyer» offre dorénavant des services de décoration. II s'associe à sa soeur, Zette-Georgette de son vrai nom, qui est illustratrice et fait de la peinture décorative pour des commerces ; sa femme Gabrielle Limoges-Boyer ayant étudié à l'École des Beaux-Arts de Montréal, réalise souvent le dessin des peintures de Zette. En 1950, Boyer s'associe également au mari de Zette, Gabriel Gagnon, qui a étudié à l'École du Meuble. Les motifs sculpturaux qui reviennent le plus souvent dans leurs oeuvres sont des stylisations Art déco de figures paysannes québécoises, de zodiaques et, bien sûr, de décors végétaux et animaux. Leur production compte beaucoup de reliefs, qui apportent une touche finale aux intérieurs de style «rustique», hybride québécois tardif de l'Art déco. L'originalité du style québécois réside dans l'utilisation de bois d'ici — pin et érable - et dans l'adaptation particulière que font les artisans des motifs Art déco qu'ils ont appris des professeurs de formation française de l'École du Meuble et de l'École des Beaux-Arts. Un mélange de fauvisme, d'art populaire et d'Art déco transparaît dans les pièces religieuses réalisées par l'«Atelier Hubert Boyer». Cette symbiose est particulièrement heureuse dans le traitement sculptural qu'il donne aux autels et aux statues de saints. Boyer a, en effet, une manière unique de faire la synthèse des principes artistiques et philosophiques qui animent la renaissance des arts décoratifs québécois. C'est ainsi que les emprunts à l'Egypte, à la Grèce et à Byzance qui caractérisent les anges et le Christ d'un des autels du séminaire de Valleyfield se combinent harmonieusement avec le style Art déco de l'ensemble de l'oeuvre; l'art hiératique s'est trouvé réincarné dans l'art religieux québécois."
Lesser, G. (1985). Du décorateur au designer. Continuité, (29), 42–44.
Musée national des beaux-arts du Québec
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