Epsilon

Dates
Fondation
1973
Historique

Créé en 1973 par Claude Ricard, Micheline Ricard, Loraine Lafrance et Guy Lévesque. Pour assurer la qualité des produits et la viabilité de l'entreprise la production se situe entre l'artisanat et l'industrie.

"ST-ANDRÉ AVELIN, petit village de 3,000 habitants situé au coeur de Montebello. Sa grande richesse : une trentaine d’artisans de toutes expressions. C’était du moins le cas jusqu’à ce que la majorité d’entre eux, incapables de faire face au soi-disant rejet en bloc de l’artisanat, ne se recyclent dans la fonction publique.

Mais heureusement, il y a toujours exception à la règle. Dans ce cas-ci, l’exception prouvera qu’on peut être à la fois artisan, créateur, innovateur et d’affaires. Elle s’appelle Epsilon, regroupe trois designers et emploie une douzaine de personnes, presque à temps plein. Sa vocation d’origine : le tissage et la confection. À une époque ou tissage était synonyme de cravates et de napperons. Epsilon faisait figure de proue en se lançant dans la confection de manteaux d’hiver tissés main.

C’était hier; la belle époque du retour aux sources en passant par le folklore et le macramé.

Puis le jour est venu où les gens ont fini par avoir l’artisanat en horreur. Avec la chute libre du marché, Epsilon a bifurqué vers la confection en abandonnant tranquillement le tissage qui plaisait de moins en moins aux Québécois. De tisserands, ils sont devenus designers et entrepreneurs.

« Les métiers d’arts se cherchent une nouvelle identité, explique Claude Ricard, un des fondateurs d’Epsilon. On ne peut plus penser s’accrocher aux valeurs traditionnelles du terroir, comme cela se faisait à l’époque. On doit s ’adapter, on n’a pas le choix si on veut continuer à en vivre. » Aujourd’hui, Epsilon travaille à monter sa collection automne-hiver 86 et c’est un aperçu de celle-ci qu’on aura l’occasion de voir au 30e Salon des métiers d’art du Québec.

Pour eux, comme pour beaucoup d’artisans, le Salon est un lieu de test et de feed-back avant tout.
« Une fois par année, dit Claude Ricard, ça nous donne l’occasion de se frotter directement au consommateur de notre produit, ce qui n’arrive jamais lorsqu’on a qu’une clientèle de gros. » C’est ainsi qu’ils pourront savoir ce qui plaît et sur
tout ce qui ne plaît pas. Ceci étant fait, ils auront amplement le temps d’apporter les modifications qui s’imposent avant l’échéance du 1er mars, alors que toute la collection devra être prête à présenter aux agents qui auront la tâche de vendre celle-ci aux diverses boutiques tant au Québec que dans l’ensemble du Canada et aux États-Unis où les vêtements de laine sont particulièrement populaires.

C’est aussi l’occasion de pouvoir vendre leurs vêtements (manteaux, jupes, pantalons et leur collection jeunesse) au prix du détail, le double du prix de gros.

Epsilon a toujours fait de très bons salons. « Même au cours des deux ou trois dernières années, où l’assistance a baissé de moitié. nous avons maintenu notre chiffre d’affaires. On n’a pas augmenté mais on a tenu bon. »

Epsilon, une des rares PME d’artisans, a su innover à ses débuts et réagir lorsque le marché l’imposait. Résultat concret : elle fait vivre son monde et cela depuis une bonne dizaine d’années. Qui dit mieux ?"

Le Devoir, 7 décembre 1985 p. 15 (BANQ consulté le 2 novembre 2023)

Bibliographie
Artistes
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