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École des Écores
Suite à la lecture de la thèse de doctorat en histoire de Joanne Chagnon, L'ATELIER DES ÉCORES (1792-1830) : UNE ENTREPRISE ARTISANALE, présentée à l'Université du Québec à Montréal en avril 2010, nous avons choisi d'utiliser le nom École des Écores dans le cadre de notre Dictionnaire des artistes de l'objet d'art visuel du Québec. Nous croyons que ce nom correspond mieux à notre objectif. Prenez note que Comeau ainsi que Karel utilise le terme École Saint-Vincent-de-Paul.
"En 1792, Louis Quévillon et Joseph Pépin, établis à Saint-Vincent-de-Paul (Laval) dans un endroit appelé Les Écores, s’associent pour créer un atelier de sculpture sur bois.
La période 1792-1799 marque bien les débuts de l'atelier des Écores. C'est durant ces années que le rôle de chacun au sein de l'équipe s'est défini au point où il y a eu manifestement un partage des tâches entre les deux hommes. Quévillon, tout en participant à la production, se charge de décrocher les contrats et de négocier les ententes avec les paroisses tandis que Pépin s'occupe des questions qui concernent directement la production de la sculpture.
À partir de 1799, l’atelier sert d’école de sculpture. Les novices y apprennent la menuiserie, la sculpture, la dorure et le style pratiqué à l’époque. L’atelier se démarque par la standardisation de ses méthodes de travail et son procédé de production en série. Ces innovations lui permettent de s’emparer du marché de la région de Montréal et d’établir les standards de la sculpture ecclésiastique du début du XIXe siècle. L’entreprise atteint son apogée en 1815, lorsque Quévillon et Pépin s’associent à deux de leurs apprentis, René Beauvais dit Saint-James et Paul Rollin, pour former la plus grande association de maîtres sculpteurs connue à ce jour au Québec.
Entre 1800 et 1808, l'atelier des Écores va connaître un essor remarquable. De fait, durant ces années les contrats s'enchaînent à un tel rythme que les maîtres embauchent une main-d'œuvre de plus en plus nombreuse.
Dans le contexte préindustriel, un artisan se définit comme un individu qui possède un savoir-faire lui permettant d'exercer un métier lié à ses connaissances. C'est généralement après des années d'apprentissage, quand les rudiments du métier sont acquis, que l'artisan accède à la maîtrise en ouvrant sa boutique. Indépendant, il est son propre patron, le maître assure l'exécution de sa production de la conception à la vente."
BANQ (consulté le 13 octobre 2023)
Les affaires allant très bien Quévillon et Pépin décident de s'associer avec René Beauvais dit Saint-James et Paul Rollin, deux anciens apprentis dont les capacités ont été démontrées. Il est donc impensable que les membres de l'Atelier des Écores aient pu remplir tous leurs contrats sans l'aide de plusieurs menuisiers. Joanne Chagnon nous en propose quelques-uns dans sa thèse de doctorat : Simon Hogue, Étienne Durocher, Jean-Maurice Quévillon (neveu de Louis Quévillon), Entre1809 et 1817 au moins 20 apprentis seront engagés.