En 1943-1944 les abbés Joseph Poitevin et Roland Salvail du diocèse de Saint-Hyacinthe (Action catholique et Action sociale) l'invite à former des artisanes dans les paroisses rurales du diocèse pour inciter les jeunes filles à rester dans le monde rural et non à se rendre dans les villes pour travailler en usine.
1944-1946 - Création d'un syndicat de 150 tisserandes. À cause de la guerre il était impossible d'importer les tissus nécessaires pour le tissage. Le syndicat décroche auprès d'un fabricant juif de Montréal un contrat de tissage de 35,000 verges de tissu en laine pure pour confection de robes. Cent cinquante jeines filles feront partie de l'aventure. Malheureusement, tout se termine par la révocation abrupte du contrat à la fin de la guerre, sans compensation. Or, toute poursuite civile s'avère alors impossible, puisque le conseil d'administration du syndicat n'était formé que de femmes (considérées encore à l'époque comme mineures au niveau légal. .. il aurait fallu qu'il y ait au moins un homme membre du c.a.!)
En 1947 atteinte de rhumatisme inflammatoire elle elle passe plusieurs mois au lit. Grâce aux herbes fournies par le Dr Tapp, naturopathe de Montréal, elle parviendra à une rapide guérison même si elle en gardera de lourdes séquelles.
En 1948 elle registre officiellement son entreprise sous le nom de «Les Arts Canadiens
Enr.». Une femme entrepreneure indépendante à cette époque était très rare.
Elle décide de reprendre en mains les 35,000 verges de tissu stockées temporairement sous le toit de la maison de l'Action catholique en face de l'évêché de Saint-Hyacinthe; teinture en diverses couleurs dans une industrie de Saint-Jean-sur-Richelieu.
1948-1950 - Fabrication de différents objets d'artisanat à partir des tissus accumulés:
jupes, robes, passe-montagne, nappes, etc. À toutes les tisserandes impliquées dans la faillite, remise volontaire de la valeur de leur travail, surtout en nature.
Dans les années 1950 de nombreux nouveaux objets d'artisanat : tabliers, nappes, napperons, sous-plats, «portefeuilles», sacoches, catalognes de plancher, couvre-lit, etc.; en tout, une quarantaine de produits différents seront fabriqué au métier à tisser.