Céramiste et artiste peintre de renommée internationale né à Saint-Jean-sur-Richelieu,
Tommy Giovanni Zen est issu d’une famille vénitienne, ébéniste de père en fils
depuis trois générations. Apprenti dans l’atelier de son père, on lui transmet le savoir
des techniques traditionnelles d'ébénisterie, notamment l'application de feuilles
métallisées et de différents vernis qui donnent aux meubles, depuis l’époque de la
Renaissance, une finition ornementale particulièrement riche.
Dès 14 ans, il découvre une passion pour la poterie. Adolescent, il possède un atelier
où il fabrique des pièces de céramique dont la vente lui permettra de financer ses
études. Fasciné par l’art de la table, il façonne de ses mains, entièrement au colombin,
d’innombrables couverts aux dimensions ambitieuses. À la fin des années 1970, il
obtient son diplôme en arts visuels. S’ensuit l’époque formatrice des voyages. La
rencontre d’artisans lui insuffle une grandissante passion pour la terre. Lucy Jones, en
Jamaïque, lui inculque le langage privilégié et intime du contact avec la matière : la
terre. Survient alors l’expérimentation vers le gigantesque lorsque qu’il tourne au
colombin ses premières faïences surdimensionnées, s’élevant majestueusement de
leur stature, imposantes et gracieuses. À Port-au-Persil, Pierre Legault, maître potier,
lui enseigne la mystérieuse chimie des glaçures, des émaux et de la composition de
terre selon de savants assemblages. Ces expériences ont concrétisé sa passion pour
l’art des civilisations anciennes et son intérêt à l’égard des éléments de la terre, de
l’eau et du feu.
Dans son atelier de céramique établi depuis 1993 à Montréal, il crée des faïences
uniques, colorées, aux silhouettes épurées et arrondies dont le classicisme traverse les
âges, se laissant inspirer par les courbes gracieuses de son éternelle muse, Jocelyne.
Par un retour naturel aux sources, il met en pratique la technique d’application de
feuille métallique telle que transmise par son ancêtre afin d’en habiller ses créations.
Son intérêt pour la peinture se développe au milieu des années 2000. Il se détache
alors des contraintes de la tridimensionnalité, lui permettant la liberté de s’exprimer
sans restriction. Installé dans les Cantons-de-l’Est depuis quelques années, il peint des
tableaux de grand format qui suscitent une émotion intense en témoignant d’une quête
profonde. Mariant le classicisme des formes moyen-orientales, méditerranéennes et
africaines, ses œuvres sont marouflées de feuilles métalliques, recouvertes de
pigments à l’huile et de vernis créant une perspective qui varie selon l’intensité de la
lumière. Héritier d’un bagage artistique ancestral et inspiré par une culture planétaire
transcendant l’espace et le temps, Tommy Zen témoigne, depuis trente ans, de son
intérêt pour le traitement des sujets organiques, qu’il lie directement à ses milieux de
vie, l’urbain et le rural, et qui caractérisent son œuvre. Son processus de création
unique est issu d’une longue démarche réflexive, exigeant une recherche assidue de la
matière et de la forme.